La casse du service public ne s’arrête pas à l’hôpital et à l’école. Poste, CAF, préfectures, Sécurité sociale…C’est l’ensemble des services essentiels pour répondre aux besoins de la population qui sont, chaque jour, moins nombreux et moins accessibles. Dans les quartiers populaires des grandes villes comme dans les campagnes, on ne compte plus le nombre de structures de proximité qui ferment, sacrifiées sur l’autel de l’austérité.
À la faveur de la crise sanitaire de la Covid-19, le gouvernement a donné un coup d’accélérateur à une politique de dématérialisation que beaucoup de nos concitoyens et concitoyennes vivent bien plus comme une déshumanisation. Guichets fermés, impossibilité d’obtenir un rendez-vous, boîtes vocales qui rendent dingues, obligation de passer par l’informatique, délais de traitement déraisonnables… accéder à ses droits devient un véritable parcours du combattant.
Continuité, égalité, adaptabilité : ces grands principes censés guider les services publics sont aujourd’hui bafoués par cet abandon politique. Quelle continuité quand 72 % des appels téléphoniques à l’Assurance maladie et 54% de ceux à la CAF n’aboutissent pas ? Quelle égalité quand 22% de la population ne dispose ni d’un ordinateur ni d’une tablette à domicile et 15% d’entre elles et eux n’ont pas de connexion internet ? Quelle adaptabilité quand c’est désormais à l’usager ou l’usagère de se substituer à l’administration et de trouver les moyens “de se former, de se faire aider, de faire, d’être capable” comme l’explique la Défenseur des droits ?
Les services publics sont notre bien commun, le patrimoine collectif de tous les citoyens et citoyennes. Ils satisfont des besoins sociaux vitaux, produisent des services utiles au grand nombre et les rendent accessibles à tous et toutes, mais sont aussi un ciment de la société, en étant le vecteur de l’intérêt général. Les défendre mais surtout les renforcer et les développer sont des garanties essentielles de notre capacité à faire société.
C’est pourquoi, nous demandons la réouverture des guichets d’accueil physiques des services publics, couplée à l’embauche de fonctionnaires en nombre suffisant et convenablement formé·es.